Houdon Jean Antoine

Un sculpteur néoclassique
Jean-Antoine Houdon est un sculpteur dont l'œuvre figure parmi les plus vivantes et les plus personnelles de la fin du XVIII e siècle. Il s'est révélé à la fois comme un réaliste (l'Ecorché, 1767) et comme un artiste inspiré, merveilleusement doué pour capter les impressions fugitives.  

Houdon étudie à Rome, à l'Académie de France, de 1764 à 1768 - où il exécute un Saint Bruno, 1767 -, puis sera successivement l'élève de Michel-Ange Slodtz et de Jean-Baptiste Pigalle. Parmi les nombreuses œuvres mythologiques ou allégoriques qu'il a réalisées on retient, entre autres, la Diane chasseresse , dont un bronze est au Louvre, et un marbre à la Fondation Gulbenkian de Lisbonne, la Frileuse (1783, musée Fabre, Montpellier), Apollon (1783, Fondation Gulbenkian, Lisbonne). Durant une longue carrière tout entière consacrée à la sculpture, il connaîtra la faveur de ses contemporains: il remplit un bon nombre de commandes, notamment pour des monuments funéraires. Son style échappe au rococo et tend à intégrer peu à peu le néoclassicisme des années 1780-1790.



Une galerie de portraits
Houdon excelle surtout dans l'art du portrait, où la subtilité de son ciseau rend compte du moindre sourire, de la plus fine ride, de la plus secrète palpitation, avec un sens aigu de la vérité psychologique (portraits de Rousseau et de Mirabeau). Le regard de ces portraits sculptés semble étonnamment animé: les pupilles, vrillées dans l'argile ou dans la pierre, ont l'air de briller. Il atteint ainsi le sommet de son art dans des bustes d'enfants (sa propre famille) où la légèreté du modelé traduit, avec une maîtrise qui touche à la perfection, la fragilité et la grâce d'un jeune visage, et dans les portraits féminins (Louise Brongniart, Madame Houdon). Très en vogue, le sculpteur voit écrivains, artistes ou notables défiler dans son atelier. Il réalise ainsi de nombreux bustes, qui sont autant de témoignages sur ses contemporains. Ainsi il sculpte le visage de Diderot, de Gluck (1775), de Turgot (1778) et de Buffon (1781). Son Voltaire assis remporte un triomphe au Salon de 1781: c'est une œuvre audacieuse et sans flatterie.  

Sa renommée gagna l'étranger ce qui l'amena à faire le portrait de Catherine II de Russie(1773). En 1785, son buste de Benjamin Franklin, alors ambassadeur à Paris des tout jeunes Etats-Unis d'Amérique, remporte outre-Atlantique un tel succès que le sculpteur s'y rendra pour réaliser une statue de George Washington. De retour en France, il continuera à travailler jusque sous la période napoléonienne.

 

  



13/12/2005
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